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LONGO MAI

Mardi. Encore un, ce matin : « c’est ici, Longo maï ? vous êtes un Eco-Village ? » Non, non, trois fois non et merde !

Ça fait quelques années qu’on a des visites de ce genre. Quelques dizaines, avec toujours le même profil âge moyen, classe moyenne ou supérieure, des gens qui ont les moyens de continuer à se chercher, le nombril existentiel chevillé au cortex. Régulièrement, on les engueule, on les prie pour la énième fois de nous enlever de la liste Eco-Villages qu’on retrouve dans leur revue ou sur leur site. Las, ils ont l’air d’aimer ça, en redemandent et continuent de nous envoyer ces touristes du champ social dont la seule difficulté vécue est celle de ne pas trouver la commode alternative sur laquelle ils pourraient poser leur cul, en mal de village idéal où tout le monde serait beau et gentil. Ça suffat comme ci !

Les coopératives Longo maï refusent de donner de la chair et servir de référence à des manipulateurs de concept comme développement durable, lutte raisonnée, environnement » que des institutions bien éloignées du terrain subventionnent aveuglément. Durables, nous sommes, et pourvu que ça dure, mais raisonnables surtout pas.

Les fondateurs du mouvement longo maï ont eu ce coup de génie de pressentir la profonde crise morale et sociale à venir dans nos sociétés qui, après la secousse de 1968, croyaient pouvoir replonger dans l’assoupissement salarié en digérant la croissance. L’aventure improbable a commencé sur la colline de limans avec une dose de folie, de volontarisme et de manichéisme de bon aloi pour jeter les bases d’une micro-société dégagée des servitudes communément répandues. Vingt-sept ans plus tard, les coopérateurs vivent sur des bases non salariales, sans propriété privée, hors du temps contraint et des hiérarchies. Des problèmes ? y en mille et il faudrait des plombes de dix numéros du Père Lapurge pour en esquisser quelques-uns. Si nous sommes ouverts a priori (ça dépend des jours et des humeurs), chacun peut passer nous voir une heure, un soir, un mois, il nous arrive aussi d’être très fermés, voire abrupts et désagréables avec des oiseaux de passage qui nous prennent pour une expérience qu’ils voudraient modéliser.

C’est l’été, les nouveaux –comme on les appelle- vont débarquer. On se les souhaite souriants, curieux, participatifs, constructeurs et réfléchissant. C’est tout !

Mathieu

Ps : faites circuler ce texte dans les milieux alternatifs. Si ça peut éviter certaines visites, ça nous reposera. Merci.

Site Internet :

http://www.rama.1901.org/ev/longo.html

http://www.habiter-autrement.org/05.eco-village/05_eco.htm

http://www.ibpc.fr/~dror/londror.html

http://amopie.free.fr/longo_mai.php

http://www.prevensectes.com/longo.pdf

http://www.humanite.fr/1999-09-11_Societe_Reperes

 

Qui sommes-nous ? 
En 1973, un groupe de jeunes du mouvement étudiant autrichien Spartakus, qui a trouvé refuge à Bâle, prend la route à bord d'une roulotte. Quittant les banlieues industrielles où ils ont lutté en mai 1968, ces anarchistes forts en gueule décident de s'installer à la campagne et de vivre du travail de la terre. Grâce à des fonds récoltés en Suisse, ils rachètent une colline de 300 hectares de maquis en Haute-Provence, sur la commune de Limans, et s'organisent en communauté agricole. La première coopérative Longo Maï est née.
Objectif : changer de vie tout en changeant le monde.
Devenue une véritable entreprise, la communauté Longo Maï, qui a fait des petits en France et en Europe, continue d'attirer des jeunes contestataires, en quête d'une autre manière de vivre. L'utopie demeure même si les très rigides règles de fonctionnement fixées par les fondateurs sont critiquées.

Longo Maï ("longtemps encore" en occitan) est le fruit de la révolte de mai 1968 qui a secoué toute l'Europe. Mais l'origine du groupe se trouve en Suisse et en Autriche où des groupes d'extrême-gauche se battent contre l'Etat, revendiquaient le droit à l'expression et à la recherche de modes de vie alternatifs. Leur devis: agir localement, penser globalement.

Actuellement, 10 coopératives existent: l en Allemagne, Autriche, Suisse, Ukraine, Costa Rica et 5 en France :

- Longo Mai,  (coopérative agricole) berceau du mouvement à Limans  04300 Forcalquier
Tel: 04 92 73 05 98
la colline de Limans pratique élevage et polyculture

 - Mas de Granier, (coopérative agricole)  Caphan, 13310 Saint Martin de Crau, Bouches du Rhône
tel. 04 90 47 27 42
Le Mas du Granier, dans la plaine de la Crau, développe cultures maraîchères biologiques et conserverie

- Filature de Chante-merle, 05330 St. Chaffrey, Htes-Alpes
tel: 04 92 24 04 43

- Treynas, 07310 Chanéac, Ardèche
tel. 04 75 30 45 85
la ferme de Treynas est située en montagne ardéchoise, axée sur le maraichage bio,

- SCEA Dyonisos, 84240 La Bastide des Jourdans, (VITROLLES) Vaucluse
tel. 04 90 77 87 28

 Domaine de Cabrery, dans le Luberon, cultive vignes et oliviers, viticulture.  10 habitants.

 

Autres

 

Spécificité de l'écolieu :

Aujourd'hui, la propriété des lieux est collective sous forme de GFA, groupement foncier agricole. Les différentes productions et la vente extérieure ont gardé une forme coopérative, ces productions ayant pour but de contrôler des filières d'un bout à l'autre pour permettre d'avoir une certaine rentabilité et limiter les intermédiaires. La filière la plus développée aujourd'hui est la laine. Une nouvelle filière est développée autour du commerce des fruits et légumes. Certaines personnes, ayant une activité très particulière, ont opté pour des statuts d'agriculteurs sous forme d'EARL, entreprise agricole a responsabilité limitée. Ces statuts ont évolué depuis les débuts de la communauté, mais se trouvent confrontés à des obstacles juridiques : la communauté n'existe pas légalement et le caractère international de Longo Maï pose, en plus, des problèmes spécifiques : certaines personnes, comme les Suisses, ne peuvent, par exemple vivre dans la communauté de Limans qu'avec le statut de... touristes !
Ces statuts sont une obligation légale... mais dans la pratique, la communauté essaie de développer l'autogestion, c'est-à-dire la participation de tous aux décisions, des délégations de pouvoir limitées dans le temps, une rotation des responsabilités. A ce jour, il existe 5 coopératives Longo Maï en France, une en Suisse, une en Autriche et une en Ukraine. L'ensemble des participants - autour de 200 personnes - se réunissent une fois par an (traditionnellement entre Noël et le jour de l'An, période d'inactivité pour le monde agricole) pour déterminer le programme et se partager les tâches entre les différentes communautés. Par contre, au sein de chaque communauté, les réunions sont quasi-permanentes, le soir, après un repas collectif.
Il y a toutefois des différences entre le discours et la pratique : les gens ont tendance à fonctionner par groupes d'affinités et la rotation des tâches est toute relative : elle est possible, mais elle n'est pas forcément souhaitée. Ainsi, ce sont souvent les mêmes personnes qui s'intéressent aux bêtes ou les mêmes qui vont parler au micro de la communauté de Forcalquier, Radio-Zinzine.

L'accueil des nouveaux arrivants

Une personne qui arrive dans le groupe n'a pas de démarche particulière à faire. Simplement, une présentation rapide des différentes activités lui est faite* et ensuite, elle va, au gré des discussions, faire un tour de toutes les tâches de la communauté, visiter les différentes communautés, participer à des actions militantes... La sélection se fait toute seule : soit la personne arrive à sortir des schémas individualistes de la société et s'intègre dans le groupe, soit elle repartira très rapidement d'elle-même. Il est très rare que le groupe ait à discuter de mettre quelqu'un dehors.
La plupart des nouveaux arrivants ne sont pas très politisés : ils savent ce qu'ils ne veulent pas, ils ont souvent une recherche d'un autre mode de vie anti-autoritaire... et soit le déclic se produit dans les discussions politiques de Longo Maï, soit il continue sa quête. Les militants politiques sont souvent plus durs à intégrer car ils arrivent de structures qui bien que se disant "différentes" utilisent beaucoup les structures hiérarchiques (ne serait-ce que par la spécialisation des rôles) et ont souvent des idées bien arrêtées.
Concrètement, ce sont surtout les Français qui repartent, peu habitués à ce genre de structures relativement informelles où tout est discuté par tout le monde.

Un internationalisme à la base ne se reconnaît dans aucune idéologie politique actuelle, même si les fondateurs de la communauté sont issus de l'extrême-gauche. Cette volonté de faire de la politique par le bas permet de choisir de nombreux thèmes d'action et d'avoir le relais de nombreux groupes sympathisants. Autour des groupes communautaires, on compte en effet un solide mouvement de soutien qui regroupe plusieurs milliers de personnes dans toute l'Europe. Ce réseau de soutien est ]'une des forces de Longo Maï qui bénéficie ainsi d'un important soutien financier et qui peut mener des campagnes avec une efficacité certaine.

Dimension écologique dans l'environnement : 
Leur production ? Veaux, moutons, volailles et cochons, céréales, fruits et légumes, framboises, vin AOC, miel, confitures et conserves, huiles essentielles. Leurs activités : outre la vigne et la plantation de milliers d'arbres, c'est la restauration des bâtiments en ruine, la menuiserie, le bûcheronnage, l'aménagement d'un hameau. La filature suit toutes les étapes de la filière laine, jusqu'à la confection, qui bénéficie du label Woolmark. " Maintenant, ils sont à l'avant-garde, remarque leur voisin Pierre Pelrin. Car ils privilégient la culture douce de produits de qualité dans le cadre d'un développement rural équilibré. "

Dimension écologique dans les bâtiments : 
En s'appuyant sur l'abandon du salariat et en préférant la notion d'effort librement consenti, le choix de ses activités, la communauté de Longo Mai provoque une rupture dans la logique actuelle du travail. Elle reprend aux anarchistes le fait que l'on n'est pas sur terre pour travailler et qu'il est plus important de faire la fête. Sans vivre somptueusement, une visite de la communauté montre qu'à l'évidence la communauté a su développer une certaine richesse : les bâtiments reconstruits en pierre sont magnifiques... même si l'on n'y retrouve évidemment pas tous les gadgets de la société de consommation. Sobre, mais beau.
 

La résolution des conflits

Comme dans toutes les communautés, il y a des gens qui arrivent et des gens qui partent. Pas spécialement intéressés par les techniques des groupes non-violents, les discussions collectives sont parfois très intenses et certaines personnes finissent par s'user : le fonctionnement par consensus nécessite de prendre beaucoup de temps lorsque cela coince ( à 200 !) et cela favorise le rôle des "grandes gueules". Mais à la différence d'une association ou d'un mouvement politique, il s'agit dans une communauté de gérer sa vie avec les autres 24 h sur 24 h et il faut quand même faire en sorte que le groupe tourne, ce qui nécessite beaucoup de capacité de compromis. Concrètement, les départs se font généralement sur des problèmes de conflits interpersonnels et rarement sur des problèmes d'orientations politiques.
Trois éléments au moins ont grandement favorisé la résolution des conflits : le travail militant qui accompagne la vie de la communauté permet d'aller se ressourcer dans des actions extérieures, le grand nombre de lieux permet également de changer de place si nécessaire, enfin la radio s'est révélée être un important moyen d'échanges c'est l'activité où tout le monde participe et la nécessité d'élaborer le message qu'on veut y faire passer en direction de l'extérieur a aussi un rôle important sur les relations à l'intérieur.

Dimensions humanistes dans l'accueil et la vie quotidienne : 

La deuxième génération

Le ler juillet 1993, Rémi est mort et Longo Maï a dû continuer à fonctionner sans son premier fondateur. Preuve s'il en est que Rémi n'avait rien d'un gourou, Longo Maï a su passer sans problème cette épreuve. Aujourd'hui, après vingt ans de fonctionnement, les enfants grandissent et arrivés à l'adolescence, on a deux types de comportement : certains entrent en opposition et quittent (provisoirement ou définitivement) Longo Maï, d'autres par contre ne connaissent pas cette phase de révolte car ils comprennent que leurs parents sont déjà en révolte. Dernièrement un groupe de jeunes, entre 15 et 20 ans, a fait une demande pour monter sa propre coopérative dans une partie inhabitée de la propriété de Limans. Si cette deuxième génération se met en place, alors le fonctionnement communautaire aura prouvé sa fiabilité et le système dominant n'aura plus qu'à bien se tenir.
 

Michel BERNARD Silence 1995

Nous proposons :
(en attente réponse de l'écolieu)

Possibilités d'hébergement et de restauration : 
(en attente réponse de l'écolieu)

Conditions des séjours :
(en attente réponse de l'écolieu)

Réservation indispensable  -  Visites uniquement sur rendez-vous  

Conditions passagers :
(en attente réponse de l'écolieu)
 

Conditions séjournants longue durée (plusieurs mois) :
(pour personnes souhaitant surtout un temps de pause, de remise en question)  
(en attente réponse de l'écolieu)

-

Conditions résidents long terme (plusieurs années) :
(pour personnes souhaitant s'investir effectivement et/ou financièrement dans le projet) 
- pas de possibilités actuellement
- besoin de co-investisseurs co-participants 

(en attente réponse de l'écolieu)

Nous situer : .

Contacts :
COOPERATIVE  DE  LONGO  MAI
GRANGE NEUVE
BP 42 - 04300 LIMANS
tel. 04 92 73 05 98.


e-mail :   
(en attente réponse de l'écolieu)

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